jjnapo
HALTE AU SCANDALE DES COLLINES-POUBELLES ! (1)
Des figs là-dessus ? " Berk !" comme dirait l'autre |
Samedi, 9 heures du mat, à Carbon-Blanc, dans la banlieue de Bordeaux.
Je sens comme un gros malaise. Je sens même carrément comme une brutale douleur au fondement.
Que se passe-t-il , nom de d'là ! ? Je me retourne et découvre l'impitoyable réalité : d'habitude aimable et souriant, Frédéric, l'un des membres éminents du club des Lanciers de la Garonne, vient de m'accueillir dans la salle de jeu en m'expédiant un monumental coup de pied au cul.
Un instant plus tard, je perçois un grommellement dans sa bouche déformée par un rictus de mépris : "Bravo ! Ah bravo, bravo ! T'as vu la réputation que tu nous fait, immonde personnage ?"
Ma pitoyable demande d'explication obtient vite une réponse cinglante : Fredo a lu, comme d'autres membres de notre docte association, le commentaire comminatoire expédié la veille sur mon blog par le directeur de conscience du président de la Fédération interplanétaire de jeu d'Histoire avec figurines.
J'ai nommé le révérend père Lewis Branlebas de Combat. Un garçon à cheval sur les principes. Ce qui ne l'empêche pas , à ses heures perdues, de jouer les gourous et de pratiquer le chamanisme sur ses terres poitevines.
L'homme est exigeant. Rigoureux même. Chez lui, pas un brin d'herbe ne dépasse sur la pelouse des tables de jeu. Quant aux grasses plaisanteries que les troufions de chaque camp s'échangent traditionnellement avant de lancer leurs troupes à l'assaut, elles sont ZDRIGDEUMENT VERBOTTEN !
Bref, on l'aura compris. Ca rigole pas chez les Branlebas de Combat.
Tout y est carré, droit, nickel, tendu au cordeau, et l'humour de caserne n' est guère prisé chez les gens de bon goût. C'est simple, on se croirait dans l'univers aseptisé de Games Workshop.
C'est dire si, lorsqu'il a vu la photo d'une de mes collines pourries affichée sur mon blog , et lu quelques uns de mes jeux de mots aussi vaseux qu'égrillards, le Défenseur de la Foi Ludique, a vu rouge.
Tel un prédicateur presbytérien ayant du mal à cacher son émotion protubérante devant une fleur du trottoir outrageusement maquillée qui lui sussure à l'oreille : "Tu viens faire le tour de ma colline, mon gros lapin ? Y a longtemps qu'on l'a pas tondue"
"Vade rétro, jjnapas ! " s'est-il écrié. "Berk , les collines ! Grossier, l'humour ! Puisse-tu rôtir dans l'enfer des jeteurs de dés limés !".
Sainte colère, juste croisade qui me vaut aujourd'hui bien des tracas.
Car Fredo, rouge de honte, m'apprend que les maires de Carbon Blanc et de Bordeaux - quand ils ont su que j'allais une nouvelle fois exposer mes collines dégueu sur une table de jeu - ont décidé de taire leurs querelles politiques habituelles, pour envoyer une lettre commune et véhémente de protestation aux Lanciers de la Garonne .
"On a déjà assez de boulot comme ça avec les merdes de chiens qu'il y a sur nos trottoirs pour voir en plus ce Palois puant débouler avec ses décors de chiottes" se sont-ils insurgés.
Même les syndicats s'en sont mêlés. Car ce jour là, il y a grève à la SNCF.
La CGT et SUD refusent d'acheminer des voyageurs vers la Gironde. Pour leur éviter d'avoir sous les yeux l'abominable spectacle de mes décors.
Au club, c'est le moins que l'on puisse en dire, l'ambiance est tendue.
Les adhérents arrivent l'un après l'autre . J'ai déjà essuyé trois crachats, deux gifles, et quatre remarques cinglantes. Quelqu'un parle même de m'envoyer ses témoins pour un duel. En un mot comme en cent, je sens qu'on me bat légèrement froid.
Et je ne parle pas de mes partenaires de jeu !
Le général Sébastien de Tumeveumevla sanglote dans un coin à l'idée d'avoir à poser ses figs sur mes collines aux allures de dépotoir. Le père Lafumée, archevêque de Gujan-Mestras, m'a excommunié, direct, et il est en train d'entamer une séance d'exorcisme.
Michel du Cahos de Moissac, le monstre du Tarn et Garonne, se bouche le nez de dégout. Pourtant, il en a vu d'autres.
Xavier Jaiduruskof de Chezfrontrank, lui, s'est tellement mordu les doigts de dépit à la vision de mes décors qu'il a du être opéré d'urgence à l'hôpital d'Arcachon et a fait son entrée la main entourée de bandages.
Son épouse l'accompagne pour le soutenir moralement dans la redoutable épreuve qui l'attend : jouer dans une poubelle, faut vraiment aimer.
Quant aux Landais, Didier van Blue Swede Shoes, et Dominique de Quelboisjemechauffe, pourtant habitués de longue date aux odeurs pestilentielles qui se dégagent entre Biscarosse et Mont-de-Marsan, ils refusent carrément de s'approcher de la table à moins de cinq mètres.
La bataille napo qui doit débuter (quand même) va démontrer le bien fondé des appréhensions de ces farouches guerriers.
Moi, j'ai honte. Mais je vais quand même vous la raconter. En Gironde, quand il le faut, on sait boire le vin jusqu'à la lie.
(A SUIVRE)
LA LIGNE QUI TUE
A plus de 2 cm, t'as l'air d'un con |
Depuis pas plus tard que tout à l'heure, mes collines ont une autre allure.
Leurs lignes de crètes sont subtilement ourlées d'un trait noir. Celà, pour bien les délimiter.
Car, avec mes féroces adversaires, bien des discussions nous ont parfois partagés sur le bon emplacement d'une troupe ou d'une batterie d'artillerie.
En effet, selon notre sainte règle (dont les tables de la loi, gravées dans le bronze d'un canon, furent jadis rapportées par le révérend père Raguet après sa rencontre mystique au sommet d'une montagne baignée de feu avec le Tout Puissant Ch'ti Père Napo), bref disais-je, selon notre règle, toute troupe placée à plus de deux centimètres de la ligne de crète d'une colline ne voit pas les biffins qui dodelinent au bas de la dite colline.
Par contre, toute troupe placée à moins de deux centimètres de la fameuse ligne voit tout ce qu'il y a dans la pente et dans la plaine en bas. Ce qui peut avoir une sacrée importance pour les tirs, les charges et tout le tintouin.
Bref, mes crète dessinées vont apaiser nos débats. Mais pas nos ébats.
Car, pour le reste, nos bataillons se foutront copieusement sur la tronche. Comme d'hab. Hi, hi, hi.
HISTOIRE D'UNE GROSSE ARNAQUE
Des bateaux pris par des cavaliers : y a qu'en Hollande qu'on voit ça |
L'une des gravures que j'aime bien sur le bouquin que l'on m'a offert récemment représente la prise de la flotte hollandaise le 21 janvier 1795 (2 Pluviôse an III, pour les nostalgiques du "rasoir national") par le général Lahure qu'était tout sauf un ahuri.
Non loin d'Alkmaer, il avait repéré les vaisseaux des amateurs de tulipes, pris dans les glaces comme des gros Miko à la fraise coinçés dans le bac du haut du frigo.
Pour dégeler l'atmosphère, le général avait alors décidé de leur jouer un tour de cochon : il avait fait monter les hommes d'une compagnie du 3e Tirailleurs sur les croupes des chevaux des cavaliers du 8e hussards , selon la vieille technique bien française de l'attaque, dite "en levrette".
Sur les coups de 6 heures du matin, tout ce petit monde s'était alors avancé tant bien que mal sur la glace, dans la semi-obscurité.
Zooooup ! Ziiiiip ! "Mais en silence, hein !? Sinon, j'vous garantis qu'ça va chauffer, bande de bleusailles" sussuraient les adjudants, en chuchotant d'une voix étouffée leurs ordres discrets (selon l'autre vieille technique de l'attaque dite de "l'Esquimau sourdingue") .
Ca a marché.
Devant ce spectacle aussi insolite que terrifiant, les marins hollandais, qui venaient d'achever leur 27e tonneau de rhum et n'avaient pas tout à fait les yeux en face de leurs orbites, avaient cru qu'ils étaient encerclés;
Malin comme un singe perché en rigolant sur les ailes d'un moulin d'Amsterdam, Lahure avait en prime fait croire à l'amiral (Wermeer van Gogo) qui commandait les navires que tout un corps d'armée le suivait.
La flotte s'était alors rendue. Puis ....rendue compte qu'elle s'était faite emberlificoter. Hi,hi,hi.
Bien joué, mon pote. A une table de poker, t'aurais fait un malheur.
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UN BATAILLON DE GAMINS
Le 69e et son drapeau, en train de naitre. |
Le 2e bataillon du 69 e régiment d'infanterie anglais qui a combattu à Waterloo, et qui est en train de prendre doucettement des couleurs en Béarn, n'était pas vraiment composé de durs à cuire.
Une grande partie de ses soldats étaient inexpérimentés . A l'inverse d'autres unités présentes en Belgique, cette troupe n'avait pas mis la pile aux Français pendant la guerre d'Espagne ("la guerre de Péninsule", comme le disent les Godons).Ses soldats étaient très jeunes, aussi . Un quart d'entre eux avaient entre 15 et 19 ans.
Leur inexpérience leur a d'ailleurs valu pas mal de déboires aux Quatre Bras face aux cuirassiers français devant lesquels ils ont eu du mal à se mettre en carré. Ce qui a amené pas mal d'entre eux à laisser quelques mains et bras, coupés au sabre tricolore, dans les seigles du champ de bataille.
Compte tenu des perte enregistrées aux Quatre Bras, le 69e a été fusionné avec le 33e à Waterloo.
Détail cocasse : ce bataillon était composé de 57% d'Anglais, de 35 % d'Ecossais et de 7% d'Irlandais.
Autant dire que, quand l'attaque française de cavalerie française a commencé, près de la moitié d'entre eux était déjà pintés sévère au whisky d'Aberdeen et à la Guiness de Dublin.
Ceci explique peut-être cela.
Hips.
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ANGLAIS, HANOVRIENS ET COUPS DE PINCEAU
Y a du boulot. Mais faut ce qu'il faut |
Avant de partir au boulot, un rapide coup d'oeil sur les prochains bataillons qui vont être peints avec mes gros doigts gourds : celui du 69e régiment d'infanterie anglaise (Perry plastiques), et un bataillon de hanovriens bidouillé avec des vieilles figs en métal de Wargames Foundry que j'ai sorties d'un coin de mon hangar.
J'avais acheté ces dernières à une époque où les prix de Wargame Foundry n'étaient pas encore uniquement conçus pour ceux qui roulent en Rolls Royce. Une époque bien lointaine.
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Et encore vous n'avez pas remarquées les auréoles rougeâtres ça et là sur le terrain....
Serait ce le sang de ses adversaires où les reliquats de vinasse goulayante que nous descendont à chaque MEGA BASTON ?
Je vous laisse juge de la chose !!
je constate en regardant tes photos, que je ne suis pas le seul a les trouver moche tes collines! ^^
... et s'il n'y avait que les collines ! :(
Heureusement que les figurines decorent la nappe, hi, hi, hi! ;)
Tu pourrais me dédicacer une de tes collines ?
Stp,stp,stp !!!!
Tu es le bienvenu, Snot à Barbe.
J'ai même un fouet en trop que je pourrais te prêter.
Pour satisfaire tout le monde, vous n'avez qu'à situer toutes vos batailles autour de Dunkerque. Vu la platitude du coin, vous n'aurez plus besoin de collines et les tiennes pourront tenir lieu de plateaux pour l'apéro réglementaire. L'est pas belle la solution du snot à barbe ?
Pour ce qui est de l'humour "de caserne", je rejoins Siaba dans sa cellule s'il reste de place.
Courage JJnapo, comme on dit par chez nous "y a que ceux qui font rien qui prennent pas de risque", je vais de ce pas fonder une ligue de soutien dont j'ai déjà trouvé le nom "SPCJ" société protectrice des collines de JJnapo, je vais bombarder ma femme porte parole, et si elle met autant d'ardeur dans cette cause que pour la cause animal, tes adversaires vont souffrir ! Courage !
Quelle horreur, en effet. Je cours me laver les yeux et, après ça, je vais me flageller dans ma cellule pour avoir pris du plaisir à lire ce blog depuis des mois.