Les Espagnols, remontés comme des pendules sévillanes

5 500 points et des poussières dans chaque camp. C'est le budget, ni trop gros ni trop ringard, qu'on alignera samedi pour la bataille jouée au château de Pau sur le passage de la Nive .

Tiens ! Ca sera une bonne occasion pour déboucher une ch'tite boutanche d'Irouléguy. Faut jamais perdre de vue les fondamentaux.

Lafumée (à d.), en plein calcul, sous le regard ébahi de Jaiduruskof

Y a des hommes d'église qui méritent le respect. Le révérend père Jean-Pierre Lafumée de Pasdemiséricorde, archevêque de Gujan-Mestras, fait partie de ceux-là.

Ce saint homme - je n'hésite pas à le dire - se charge en effet de calculer chaque fois nos budgets d'armées  avant que l'on en vienne aux mains.

 Tache qu'il accomplit avec une abnégation qui frise l'admiration et une efficacité qui en remontrerait à une mère maquerelle au moment où, assise pénarde derrière sa caisse, avec un ch'ti verre de cognac à portée de main, ellefait les comptes de la journée : Melle Angèle, tant d'euros ; Mme Sylvia, tant de roubles ( car les nouveaux riches russes sont de plus en plus nombreux par chez nous).  Irma-la-Rousse que dalle, vu qu'elle avait la colique et un excès de ch'touille aujourd'hui.

Tiens ! C'est simple. Si Lafumée n'était pas un cureton, je le verrais bien travailler dans l'aéronautique avec le grade d'ingénieur, tant ses calculs de haut vol relèvent de  l'excellence.

Et vicelard avec çà, le bougre.

 Le dernier budget qu'il nous a concocté pour la partouze du samedi 9 janvier est aussi insolent que pervers. Les anglo-portugo-espagnols y ont l'air de benêts, mais ils cachent bien leur jeu. Quant aux Français, ils te réservent un chien de leur chienne en cavalerie. 

Bref, je sens qu'on va bien rigoler.

Je ne sais pas qui jouera quoi. Car, comme d'hab, on tirera tout ça au sort. Mais l'empoignade risque d'être sévère. 

Sacré Lafumée ! Je suis sur qu'un jour, très lointain bien sur, quand t'arriveras au Paradis avec ta crosse et ta mitre brodée en Gironde, t' expliqueras à Saint Pierre que sa méthode de calcul pour tenir ses livres de comptes, elle vaut pas tripette. Et qu'il serait préférable qu'il te file les clés dare dare pour pas avoir l'air d'un con. 

Et tu sais quoi ? Je suis sur qu'il te les donnera

Français, Anglais, Espagnols, Portugais... le grand déballage

Milliard de d'chiu ! Je ne pensais pas que ça me prendrait autant de temps.

 Après avoir bossé sept jours d'affilée pour gagner ma croute, j'ai profité d'une journée de repos pour préparer mes figurines, retaper des socles et assembler mes armées en prévision de la méga baston qui se déroulera samedi au château de Pau.

Demain , je m'attaque au décor. Contrairement à ce que je pensais, il y aura moins de terrain plat que prévu. Car le Pays Basque, même en 1813, c'est que des collines. Un coup d'oeil sur Google Earth m'a fait réaliser avec effarement cette réalité insoutenable.

Mais c'est pas plus mal. Va falloir manoeuvrer. Hé, hé, hé.

Ca, c'est une autre bataille. Mais ça donne une idée de ce qu'on fera

Faut quand même essayer de faire preuve d'un peu de sérieux dans la vie, nom d'une pute frisée !

 Je suis en train de rassembler de la doc pour préparer le scénario qui sera joué le samedi 9 janvier par notre bande de joyeux lurons du Napo sur une table de quatre mètres de long, dans la prestigieuse (que dis-je ? l'illustrissime) salle des cent couverts du château de Pau.

Il s'agit d'évoquer (à la louche, comme d'hab),  les combats qui ont eu lieu le 9 décembre 1813 après le passage de la Nive, sur la rive droite de la rivière, entre Cambo et le plateau de Villefranque, en plein  Pays Basque. A une époque ou ETA ne cassait les glaouis à  personne.

Le terrain représentera le nord de la Nive. C'est à dire du plat et des villages (Cambo, Jatxou)  du côté des anglo-hispano-portugais.

 Un plateau et quelques masures, ceux de Villefranque,  à leur aile droite, au milieu du bord de table.

Des collines traversées par la grande route de Saint-Jean-Pied-de-Port, du côté des Français qui s'étaient repliés devant l'avance ennemie. Avec un bois (celui d'Hasparren) au milieu de leur position .

Une partie de ces combats s'est déroulée à moins de 10 kilomètres de Bayonne. Par la suite, tous ces braves garçons se sont à nouveau étripés du côté d'Orthez.

D'ores et déjà, j'apprends que de féroces généraux seront de la partie : dont l'infâme Lafumée, archevêque de Gujan-Mestras ; l'ignoble Jaiduruskof, le saigneur des steppes ; l'atroce Ducahos, le Monstre des vergers ; l'infernal  Labelleoasis, le sadique du gave.

Peut-être d'autres aussi sans doute, dont Blue Swede Shoes, le psychopate des pinèdes. Pour Tumeveumevla, j'attends des nouvelles. Peut-être que son estafette s'est faite dévorer par un ours en approchant de ma tanière.

Bref, une chose est sure. On va encore remplir les cimetières et vider les bouteilles. Cul sec, bien sur. Histoire d'oublier toutes nos bonnes résolutions du 1er de l'an. Faut pas déconner.

Celui-là, je vais me le goinfrer

Je l'avoue. J'ai craqué. Après une effroyable journée passée à marcher en raquettes sous le soleil en montagne (hé,hé,hé), je suis allé me remonter le moral ,ce soir,  en grimpant au premier étage de la FNAC, à Pau.

Et qu'ai-je découvert avec mes yeux aussi stupéfaits qu'injectés de sang ? Je vous le donne en mille : un bouquin sur les lettres d'officiers anglais ayant servi à Waterloo , et recueillies par H.T Siborne (euh... je précise que HT ne signifie pas "hautement torride". C'est pas un livre de cul) qui fut géographe en 1815, sous les ordres de Wellington.

Je l'ai donc acheté. Rajoutant du coup 500 pages de plus à lire pour les mois qui viennent. Va falloir que je bouquine en cachette, dans les chiottes du boulot, pour y arriver.

C'est, parait-il, la première fois que l'on traduit en français les lettres de ces gradés godons. Mmouais . Ben moi qui suis aussi un spécialiste de la bonne foi,  je pense plutôt que les buveurs de bière tiède ont préféré attendre près de 195 ans pour raconter aux Français leur version de Waterloo.

Car,comme le disait le vénérable Lao Tseu : "Quand tes adversaires bouffent depuis deux siècles les pissenlits par la racine, ils ont la bouche trop pleine pour te traiter d'enfoiré"